[Interview] Digitaliser les RH : comment en faire une réussite ?

Digitalisation-RH

Le numérique prend une place de plus en plus importante dans nos vies privées comme professionnelles. Notamment au sein des services RH. Le constat des équipes est clair : la digitalisation de leur activité est inévitable. Ils ont doucement engagé leur transition numérique : 66 % utilisent des outils digitaux pour simplifier certaines tâches administratives¹. Leur principale motivation ? (Re)privilégier la dimension humaine et s’alléger des lourdeurs administratives. Si le digital semble être perçu comme un avantage, il n’en reste pas moins compliqué d’activer un changement réel et durable. Les deux Fondateurs et Associés du cabinet RH WINCHApps, Dominique Savornin et Maximilien Bialecki partagent leur expérience et point de vue sur l’incontournable tournant numérique des RH.

1. Quel constat portez-vous sur les équipes RH et leur niveau de digitalisation ?

Maximilien B.

Il est indéniable que les grands groupes sont particulièrement conscients des enjeux RH liés au numérique. Ils pressentent que leur métier va devoir se transformer en une “version” plus digitale. Et les chiffres le montrent : plus d’une entreprise sur deux (53 %) considèrent que l’essor des solutions digitales a permis de faciliter la collecte d’informations et d’optimiser les processus RH². Je pense qu’aujourd’hui, les entreprises sont prêtes car elles font face à de grands défis. Notamment, l’intense compétition qui sévit sur le marché du travail pour attirer les talents, surtout les Millennials (50% de la population active en 2020). Cela passera donc par une vraie stratégie de marketing RH afin de mettre en avant ses atouts RSE, sa politique de rémunération, ses initiatives sociales, son projet d’entreprise… Il faut changer les codes de communication et tendre vers plus de transparence grâce au digital. Or, un tel changement peut faire peur car c’est très nouveau pour les RH.

Dominique S.

Des freins persistent en interne notamment une forme de résistance culturelle citée d’ailleurs par une entreprise sur deux. Elle atteint presque 60 % dans les TPE et PME². Or ce sont souvent les entreprises qui redoutent que leurs collaborateurs ne soient pas prêts ou que l’outil ne corresponde pas à une tranche de la population. Il me semble que c’est une fausse croyance alors que la majorité des actifs détient un Smartphone ! Cela n’enlève en rien la nécessité d’accompagner le changement, mais les salariés ne sont pas le blocage principal car ils sont en attente de solutions RH plus efficaces.

2. Quelles sont les opportunités de la digitalisation ? Pouvez-vous nous donner un exemple précis ?

Maximilien B.

Si l’on prend l’exemple du BSI digitalisé que nous déployons au sein de grands groupes mais aussi des TPE/PME, cela apporte des solutions innovantes sur différents aspects :

  • Un recrutement plus transparent en communiquant auprès des candidats la politique de rémunération, les avantages sociaux, les formations… C’est une manière tangible de se projeter dans une entreprise pour une personne.
  • Une fidélisation accrue des talents : le BSI digital facilite la lecture des parcours individuels et met en exergue les investissements humains et sociaux menés par l’entreprise. Pour les salariés, ils représentent des vecteurs essentiels de motivation et de sens envers le projet d’entreprise.  
  • Une diffusion claire et explicite de la marque employeur : grâce au digital, l’employeur valorise son positionnement RH ainsi que le « contrat social et RH » proposé.
  • Un positionnement d’accompagnateur et de médiateur pour le manager qui aura une vision claire et évolutive du parcours interne de son collaborateur.

Quant à la BDES en ligne, c’est un élément clé du dialogue social car cela permet de facilement communiquer les indicateurs RH et de les optimiser, collectivement : absentéisme, turn-over, motivation, engagement…

Dominique S.

Pour vous donner un exemple concret de contexte client : nos outils digitaux, BDES ou BSI digitalisés, sont une grande valeur ajoutée pour les sociétés du retail. En effet, leur organisation est souvent complexe : ce sont une multitude de sites sans relais RH locaux pour tout coordonner. Avoir des outils centralisés et mutualisés permet de rapprocher les équipes et d’appliquer des politiques plus uniformes.

3. Quels sont les facteurs clés de réussite d’un projet de digitalisation RH ?

Dominique S.

Pour que cela fonctionne, même si c’est un projet technique, il faut gommer au maximum les aspects… techniques justement ! D’abord lors de la phase d’implémentation avec les équipes projet. Mais aussi, et surtout, pour les utilisateurs finaux. L’enjeu est d’en faire une expérience utilisateur agréable et utile à leurs problématiques quotidiennes et terrain. Cela fait partie intégrante d’une expérience collaborateur positive.

Maximilien B.

La première chose à prendre en compte est l’outil lui-même. Il faut privilégier une solution qui soit techniquement éprouvée et validée. C’est un gain de temps pour l’entreprise. De même, il s’agit de veiller à sélectionner un outil qui réponde à une problématique précise puis d’en évaluer les évolutions. Un autre point clé : la méthode de travail. Chez WINCHApps, nous privilégions un travail agile et itératif avec nos clients. En effet, nous avons des options clé-en-main rapidement déployables et pré-pensée pour répondre à une problématique RH précise. Nos solutions évoluent avec les besoins clients. Pour finir, une fois la mise en place réalisée, il faut gérer “l’atterrissage” : évaluer l’impact de l’outil auprès des collaborateurs et, bien sûr, gérer l’accompagnement au changement. C’est ce que nous réalisons pour faciliter le passage du BSI papier au digital par exemple.

4. La digitalisation : est-ce l’affaire de toutes les entreprises ?

Maximilien B.

À travers notre expérience, nous remarquons que le digital est de plus en plus adopté au sein des grandes entreprises. Elles en ont plus les moyens et les ressources. Notre enjeu est de le rendre aussi plus accessible auprès des TPE / PME grâce à un modèle économique “Saas” qui permet d’éviter les investissements initiaux trop conséquents. De plus, nos offres pré-packagées allègent les frais liés au projet et permettent une mise en place rapide chez le client. C’est le cas dans le cadre de notre partenariat avec le groupe Groupama.

Autre avantage du modèle “Saas” : la maintenance et le suivi technique sont gérés par WINCHApps afin que le client puisse se concentrer sur la partie fonctionnelle et métier qu’il souhaite valoriser.

Sources

¹Extrait de l’enquête “le digital sauvera-t-il le soldat RH” ? 2018 Édition Tissot

² Édition 2018 du baromètre « digital et RH » réalisée pour Sopra HR Software et L’Usine Digitale

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Maximilien BIALECKI

Co-fondateur WINCHApps | En charge de l'offre Produits chez WINCHApps

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